Chaque mois, nous évaluons une préconisation du livre Rework, qui propose de « bousculer les principes les plus communément admis sur la gestion d’une entreprise ».

“Parler de son idée”, “s’entourer”, “chercher des retours” : autant d’injonctions qui figurent en bonne place au palmarès des conseils pour les futurs entrepreneurs. Mais, ce faisant, ils se heurtent souvent à un certain pessimisme contre lequel les auteurs de Rework s’inscrivent en faux. Selon eux, la majorité échoue et il ne faudrait donc pas l’écouter.

Force est de constater que chacun adore être sollicité pour formuler un avis. C’est valorisant ! Et dans l’esprit français, celui qui veut montrer sa science cherche plutôt à détecter la faille, le risque, qu’à valoriser les points positifs. Le “Oui, mais” plutôt que le “Oui et”. Mais cet exercice paraît un peu trop facile, voire injuste, lorsqu’il concerne des projets qui, par définition, sont éminemment risqués, incomplets, imparfaits.
En fait, les auteurs de Rework montrent bien que le rôle de l’entrepreneur est moins de recueillir des feedbacks que de trier et prioriser les perspectives exprimées (voir nos grilles de lecture).

Partant, l’interlocuteur idéal est celui qui, en plus de son expertise, montre une volonté sincère de comprendre l’entrepreneur.

Ce dernier est dans une position particulière : il a une vision “de première main”, précise et riche, sur son projet et les problèmes rencontrés. Mais par là même, il peut manquer de recul. Chacun dans sa position doit contribuer à l’interaction, qui ne saurait être à sens unique : celui que l’on écoute doit également savoir écouter.

Et finalement, entre soutiens et oiseaux de mauvaise augure, l’entrepreneur à l’écoute doit rester dans la posture du pari : fort de ses convictions, il veut faire mentir les pessimistes, mais sans jamais se départir de l’humilité qui sied pour des projets si incertains.

Rien n’est plus difficile que de trouver un équilibre entre persévérance et obstination !